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oapen-20.500.12657-245212024-03-22T19:23:24Z Bruxellois à Vienne, Viennois à Bruxelles Bernard, Bruno Bernard, Bruno Bethume, Kim Cornaz, Marie Duquenne, Xavier Galand, Michèle Tesch, Marie-Ève Van Aelbrouck, Jean-Philippe Vanderhaeghen, Olivier Zedinger, Renate History thema EDItEUR::N History and Archaeology::NH History Au XVIIIe siècle, quelques jours, parfois une dizaine à la mauvaise saison, étaient nécessaires pour accomplir le trajet entre Bruxelles et Vienne, lequel passait le plus souvent par Cologne, Francfort, Nuremberg, Ratisbonne, Passau et Linz. On peut penser que, ne quittant à aucun moment les terres d'Empire à l'occasion de ce périple, et en un temps où le cosmopolitisme des élites était une réalité, renforcée encore par l'usage commun de la langue française, les voyageurs n'avaient que peu d'occasions de ressentir un véritable dépaysement. Ce serait sans compter, cependant, avec le caractère très particulier des Pays-Bas au sein de l'ensemble habsbourgeois. Farouchement attachés à leurs privilèges, tant locaux que principautaires, ces derniers avaient laissé, en effet, au très lucide prince de Kaunitz, qui y séjourna longuement au cours des années 1730 et 1740, une impression peu favorable quant à leur aptitude à accepter la politique de centralisation qu'il allait pourtant bientôt se charger de mettre en oeuvre, depuis Vienne, au côté des souverains. C'est donc dans le contexte d'une permanente tension entre les velléités centralisatrices viennoises et le particularisme « belgique » que de nombreux serviteurs de « la Monarchie » furent amenés à se déplacer d'une capitale à l'autre tout au long des huit décennies du régime autrichien. On peut s'étonner, d'ailleurs, de ce qu'avant le très autocrate et très inquisiteur Joseph II, aucun souverain viennois n'ait jugé utile de séjourner dans cette « plus belle province de la Monarchie », pourtant régulièrement vantée par Marie-Thérèse. À proximité de Paris tout comme des îles britanniques, autre centre important des Lumières, Bruxelles était à même d'offrir à Vienne – capitale est-européenne quelque peu excentrée et pas encore promue alors à ce rang de métropole culturelle qu'elle occupera brillamment lors des décennies suivantes – un contact avec toutes les nouveautés provenant notamment de la galaxie parisienne. On le devine, danseurs, comédiens et musiciens circulaient alors sans frein entre les deux capitales, tout comme les goûts et les modes. Mais les idées paraissent, quant à elles, avoir eu un peu plus de difficultés à franchir les frontières. 2019-11-05 10:09:30 2020-04-01T09:59:25Z 2020-04-01T09:59:25Z 2005 book 1005591 OCN: 1147296503 http://library.oapen.org/handle/20.500.12657/24521 fre Études sur le XVIIIe siècle application/pdf n/a 9782800413468.pdf Editions de l'Université de Bruxelles ad75175c-dd6f-4705-bafd-62a0395e57dd 32 220 Bruxelles open access
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Au XVIIIe siècle, quelques jours, parfois une dizaine à la mauvaise saison, étaient nécessaires pour accomplir le trajet entre Bruxelles et Vienne, lequel passait le plus souvent par Cologne, Francfort, Nuremberg, Ratisbonne, Passau et Linz. On peut penser que, ne quittant à aucun moment les terres d'Empire à l'occasion de ce périple, et en un temps où le cosmopolitisme des élites était une réalité, renforcée encore par l'usage commun de la langue française, les voyageurs n'avaient que peu d'occasions de ressentir un véritable dépaysement. Ce serait sans compter, cependant, avec le caractère très particulier des Pays-Bas au sein de l'ensemble habsbourgeois. Farouchement attachés à leurs privilèges, tant locaux que principautaires, ces derniers avaient laissé, en effet, au très lucide prince de Kaunitz, qui y séjourna longuement au cours des années 1730 et 1740, une impression peu favorable quant à leur aptitude à accepter la politique de centralisation qu'il allait pourtant bientôt se charger de mettre en oeuvre, depuis Vienne, au côté des souverains. C'est donc dans le contexte d'une permanente tension entre les velléités centralisatrices viennoises et le particularisme « belgique » que de nombreux serviteurs de « la Monarchie » furent amenés à se déplacer d'une capitale à l'autre tout au long des huit décennies du régime autrichien. On peut s'étonner, d'ailleurs, de ce qu'avant le très autocrate et très inquisiteur Joseph II, aucun souverain viennois n'ait jugé utile de séjourner dans cette « plus belle province de la Monarchie », pourtant régulièrement vantée par Marie-Thérèse. À proximité de Paris tout comme des îles britanniques, autre centre important des Lumières, Bruxelles était à même d'offrir à Vienne – capitale est-européenne quelque peu excentrée et pas encore promue alors à ce rang de métropole culturelle qu'elle occupera brillamment lors des décennies suivantes – un contact avec toutes les nouveautés provenant notamment de la galaxie parisienne. On le devine, danseurs, comédiens et musiciens circulaient alors sans frein entre les deux capitales, tout comme les goûts et les modes. Mais les idées paraissent, quant à elles, avoir eu un peu plus de difficultés à franchir les frontières.
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